P4 - Spèches - 6km

Le Calvaire était autrefois entouré de deux gros hêtres, qui servaient aux pendaisons. La campagne environnante est dite Sur le Gibet. Ici aurait été étranglée puis brûlée, le 20 avril 1616, Catherine Goffinet-Compère, accusée de sorcellerie…

Les Spèches sont aujourd'hui des bois très variés où se mêlent résineux, futaies et taillis de feuillus. On franchit le Ruisseau du Pré Coulon au lieu-dit A la Planchette. Une grande pierre plate permet de franchir le ruisseau. Il en existe une autre, un kilomètre en aval, encore plus grande. L'endroit est marécageux et porte le nom de Maladrerie. Nous sommes ici aux confins des territoires de Porcheresse et d'Our. Y aurait-on isolé des lépreux ? (« malladre » = lèpre) ou plutôt s'agirait-il d'un charnier à bétail (la ladrerie, en science vétérinaire, désigne toujours une maladie du porc) ?

Une fois la route traversée, le chemin longe le ruisseau du Pré Coulon non loin de sa source. Il se glisse sous une épaisse végétation de saules et de plantes des marais. Avis aux naturalistes ! Les plantations que l'on traverse ensuite offrent une occasion d'apprendre à distinguer l'épicéa, à droite, du Douglas, à gauche. Les aiguilles de l'épicée sont piquantes, les autres pas. Une pousse froissée dans la main dégage une odeur de résine pour l'épicéa, de citronnelle pour le Douglas. Le Douglas, arbre de croissance rapide, fut introduit d'Amérique du Nord par le pépiniériste Douglas en 1827.

Mais revenons aux temps mérovingiens : vers le 8e siècle, existait à Graide une « villa », un domaine. L'élevage des porcs de ce domaine se situait à Porcaritias, le futur Porcheresse. Le lieu-dit Verdunet rappellerait-il ce lieu d'élevage ? La Maladrerie, le Verdunet : deux lieux-dits proches l'un de l'autre, au sud de Porcheresse, qui nous font penser, sans nul doute, aux origines du village.